Parmi les oppositions plus récentes au développement de la mobilité électrique, l’émission de
particules en provenance des systèmes de
freinage et des pneumatiques. Un problème très sérieux qui touche les
voitures individuelles, mais aussi le matériel ferroviaire, et en particulier le
métro dont l’environnement est dénoncé depuis des années comme particulièrement saturé de ces éléments ultrafins. Depuis 2015, l’entreprise francilienne
Tallano Technologie communique sur son système
Tamic qui récupère les microparticules libérées à chaque
freinage. Le dispositif imaginé pour équiper les véhicules routiers et ferroviaires est actuellement testé sur une
Renault Zoé de la mairie de
Paris.
Pollution souvent insoupçonnée
« De récentes études scientifiques ont démontré que l’émission de particules fines au freinage est 6 fois plus élevée que les émissions d’échappement par un pot catalytique », explique
sur son site Internet Tallano Technologie. En 2011, l’Insa de Lyon chiffrait pour l’Europe et par an : 110.000 tonnes de
particules (carbone, cuivre, nickel, chrome et cadmium) libérées par les systèmes de
freinage du parc automobile du territoire, dont 50.000 tonnes sont diffusées dans l’air. Aujourd’hui, ces émissions représentent 20% des
particules émises par le trafic routier. D’abord quasiment insoupçonnée, cette pollution est encore très souvent niée ou minimisée.
Tallano Technologie from
Rocca-Serra on
Vimeo
Technologie Tamic
Le point central du dispositif
Tamic, qui peut être installé sur un véhicule neuf ou éventuellement adapté à un engin déjà en circulation, est composé d’une turbine haute performance, d’un filtre et d’un boîtier de stockage. Les plaquettes de
frein sont modifiées afin de démarrer depuis ces éléments le circuit de récupération des
particules qui se poursuit dans les étriers, puis, via de petits tuyaux, vers sa destination finale : le boîtier de stockage. La captation commence dès que les plaquettes viennent lécher le disque du système de
frein. Dans un communiqué de presse émis par la mairie de
Paris en septembre dernier, on apprend que «
Tallano Technologie a effectué plus de 2.000 heures de tests sur bancs et sur véhicules pour atteindre des taux de captation supérieurs à 80% tant en masse émise qu’en nombre de
particules ».
En application sur une Zoé de la mairie de Paris
Une
Renault Zoé de la flotte d’engins appartenant à la mairie de
Paris a été choisie pour être « le premier véhicule au monde à collecter ses propres
particules de
frein grâce au système
Tamic ». Un choix plus symbolique que pertinent, puisque les
voitures particulières électriques sont les VP qui usent leurs plaquettes de frein beaucoup moins vite que les thermiques. Concernant les modèles branchés, la part des
particules libérées par le frottement des pneus avec le revêtement routier semble demander une attention plus particulière. A suivre...
Posté le 10-10-2018 à 07:48:24 par Christophe
Je tiens juste à rappeler que la RATP, la SNCF et la région Ile de France ont fait l’objet d’une attaque sur ce sujet par des gens qui disent que le VE est zéro émission.
Et leur réponse a été la même qu’une remarque que j’ai formulée sur le fil http://avem.fr/actualite-innovation-day-le-groupe-psa-precise-sa-strategie-dans-l-electrique-6062.html le 22-02-2018, et que je remets donc "Anonyme nous parle régulièrement des particules dans le métro.
J’ai donc cherché un peu les technologies employées par le métro parisien qui est en traction électrique depuis sa création.
Il y a des lignes sur pneus et des lignes sur rails (fer).
Depuis 1967 les rames sur fer utilisent les moteurs électriques au freinage (c’est grâce notamment à ce progrès que les autres lignes n’ont pas été transformées en roulement pneus sauf la 6 pour des raisons de bruit pour les riverains). A ce titre, il n’existe plus une seule ligne équipée de rames d’avant 1967 (MF67, MF77, MF88 et MF01).
Depuis 1989 les rames sur pneus utilisent les moteurs électriques au freinage (MP89 et MP05).
Ils restent donc deux lignes qui utilisent du matériel sur pneus d’avant 89 dont une est en grande partie aérienne.
On retrouve différentes techniques pour utiliser l’électricité produite par les moteurs en mode génératrice quelquefois par dissipation pure.
Dans tous les cas, la fin du freinage est uniquement mécanique (sous 8 km/h voir 3,5 km/h).
Les particules dans le métro proviennent bien de l’usure des pneus, des éléments métalliques et des freins.
C’est étonnant mais cela me rappelle un autre mode..."
Ils ont aussi ajouté que des expositions épisodiques à une concentration forte étant moins dangereuse qu’une exposition permanente à des niveaux beaucoup plus bas mais au-dessus des seuils OMS.
Ce qui s’appelle se faire renvoyer dans ses 22 ou à ses chères études et de s’occuper d’abord des problèmes qui les concernent.
Et c’est là qu’apparaît cette expérimentation.