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EVER Monaco : quand les économistes se penchent sur la mobilité électrique Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 10 Mai 2019 à 00:00 0 commentaires

Outre son salon qui permet aux visiteurs de découvrir et de tester dans les rues de la Principauté de nombreux véhicules électriques, comme la DS 3 Crossback E-Tense, les Kia e-Niro et e-Soul ou la Tesla Model 3, EVER Monaco est également réputé pour ses conférences scientifiques de haut niveau mettant en lumière les dernières recherches sur la mobilité électrique. Nouveauté cette année, le grand rendez-vous monégasque des véhicules écologiques et des énergies renouvelables accueillait le 8 mai les travaux de l’Association Internationale des Economistes de l’Energie (IAEE), qui rassemble plus de 3 700 membres dans 110 pays. Un colloque centré sur la mobilité électrique et ses interactions avec les énergies renouvelables.
Si plusieurs interventions d’économistes réputés furent particulièrement remarquées comme celles du Professeur Willett Kempton de l’Université du Delaware sur les différentes modalités d’intégration des véhicules électriques dans les réseaux d’électricité ou de Didier Chabaud (Sorbonne Business School) sur la place des véhicules électriques dans les smart cities du futur, les débats firent également la part belle à de nombreux acteurs (énergéticiens, industriels, ou décideurs publics) de la mobilité électrique.

Premiers retours d’expérimentations

Ainsi, après que le Président de l’IAEE Christophe Bonnery ait posé quelques jalons en présentant les différents scénarios possibles d’évolution de la demande mondiale d’énergie et mis en exergue les possibilités d’utilisation des véhicules électriques pour limiter les pics de demande, la première session fut dédiée aux premiers retours d’expériences des actions menées dans ce domaine. Le premier à ouvrir le bal fut Paul Codani de Nuvve, la startup californienne spécialisée dans la technologie V2G au sein de laquelle EDF a pris une participation. Il fit part du résultat des premières expérimentations menées en Californie, au Danemark et en France, et visant à rendre les réseaux électriques plus flexibles grâce à l’utilisation et à l’agrégation des batteries des véhicules électriques pour stocker l’énergie.
Servan Lacire de Bouygues Energies & Services a ensuite dressé le bilan du programme Eco2Charge visant à développer la gestion intelligente des bâtiments. L’expérimentation menée dans les Yvelines au siège de Bouygues Construction et au Technocentre de Renault a montré qu’il était possible de limiter les coûts d’investissement pour multiplier les bornes de recharge, tout en assurant un pilotage énergétique efficace de l’ensemble du site en planifiant les recharges individuelles des véhicules selon certaines priorités. De son côté, Alain Le Digou a fait le point sur le projet de recherche Flovesol sur les complémentarités d’usage entre les véhicules électriques et le photovoltaïque, tandis que Vincent Schachter a fait le point sur les expérimentations de smart charging menées par l’énergéticien italien Enel.

La recharge au cœur des smart grids

La session de l’après-midi a débuté par 4 keynotes. C’est tout d’abord Willett Kempton qui disserta sur les différents types de recharge : incontrôlée, différée, modulée ou en V2G, ainsi que sur les façons dont les réseaux d’électricité de certains pays commençaient à intégrer la technologie Vehicle to Grid. Il donna ensuite une estimation des revenus susceptibles d’être générés par le V2G. Des revenus à mettre en relation avec le coût de cette technologie en investissement et en fonctionnement. De quoi élaborer différents business model mettant en évidence des retours sur investissement très variables suivant le type de charge (en AC ou en DC), mais aussi certains scénarios à privilégier et d’autres à éviter.
Second intervenant, le Directeur France de la Division Power Grids d’ABB, Thierry Plouvier commença par présenter les différentes solutions de recharge offertes par sa société avant d’évoquer l’évolution actuelle de la demande qui s’oriente vers de la charge ultra-rapide. Une demande concernant les voitures électriques dont la capacité des batteries augmente, mais aussi les bus électriques pour lesquels ABB propose tout un éventail de solutions afin d’optimiser la recharge en fonction de la configuration des réseaux de transport.

La montée en puissance des véhicules électriques, une opportunité pour les réseaux

Directeur Stratégie Smart Charging chez EDF Mobilité, Hervé Rivoalen évoqua tout d’abord la trajectoire de progression du véhicule électrique, voulue notamment par la Commission européenne qui impose des normes drastiques aux constructeurs automobiles Une trajectoire qui, si elle est respectée, devrait conduire à près de 50 millions de véhicules électriques en Europe dans 10 ans et à 150 millions dans 20 ans. Un développement gigantesque qui ne devrait pas être une contrainte pour le réseau d’électricité, mais au contraire représenter une opportunité pour ce le réseau en le rendant plus flexible grâce au smart charging et au V2G. Des technologies qui permettront par ailleurs de favoriser l’utilisation des énergies renouvelables.
Applicable en 2021, la réglementation européenne imposant aux constructeurs des émissions moyennes de CO2 de 95g/km, sous peine de lourdes sanctions financières, les obligent à revoir totalement leurs flottes de véhicules. C’est ce qu’a confirmé Eric Lalliard, le Directeur scientifique du groupe PSA qui est désormais totalement engagé dans l’électrification de ses véhicules avec pour objectif de proposer à ses clients 100% de véhicules électrifiés (électriques, hybrides et plug-in Hybrid) en 2025. Dès 2021, 7 nouveaux modèles électriques et 8 nouveaux modèles plug-in Hybrid seront lancés par les différentes marques du groupe. Des modèles reposant sur deux plateformes : CMP pour les segments B et C, EMP 2 pour les segments C et D.

Piliers des smart cities, les véhicules électriques ont aussi leur place en territoire rural

La dernière session était consacrée à des retours d’expériences sur la gouvernance locales des véhicules électriques et le déploiement des énergies renouvelables. Président de l’AVERE Turquie, Gurkan Kumbaroglu lança les débats avec un panorama du développement des véhicules électriques dans son pays. Didier Chabaud projeta ensuite l’assistance dans le futur où les véhicules électriques seront les piliers des villes intelligentes. Ils devraient jouer un grand rôle pour résoudre notamment les problèmes de congestion et de pollution des métropoles en Europe, dans lesquelles vivront 77% de la population. Une solution à ces problèmes qui prendra 3 formes : les véhicules électriques personnels, le développement de l’autopartage et celui des véhicules autonomes.
Si le véhicule électrique occupera une place essentielle dans les grandes cités de demain, il peut aussi dès aujourd’hui être d’une grande utilité dans les territoires ruraux. C’est ce que démontre l’exemple de la Vendée présenté par le Président du SyDEV Alain Lebœuf. Grâce à une politique pionnière volontariste, notamment en matière d’équipement de bornes de recharge, la Vendée est un département à avoir l’un des meilleurs taux de pénétration du véhicule électrique. Un département toujours à la pointe de l’innovation avec un projet de mobilité durable « Mob’Ile Yon » mené sur l’île d’Yeu et cherchant à réduire l’autosolisme en proposant des services innovants autour du véhicule partagé.

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