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Assises de l’électro-mobilité 2025 : Mobilité lourde Rédigé par Emmanuel Maumon le 15 Juil 2025 à 06:00 0 commentaires

Suite de notre série d’articles sur les tables rondes de l’édition 2025 des Assises de l’électro-mobilité. La première table ronde de l’après-midi du 1er juillet avait pour thème la mobilité lourde. Yohan Urie de l’Office Régional des Transports commença par dresser un état des lieux des transports dans la Région Sud. Marine Bernard de la FNTV axa son intervention sur les opérateurs de transport par autocars. Pierre Antras de Keolis mis particulièrement en lumière une expérimentation exceptionnelle menée sur la ligne Nice-Sophia Antipolis. Julie Raffaillac présenta ensuite la stratégie de transition écologique des transports de la Région Sud, notamment sur la logistique. Jean-Luc Delabre de TLF Méditerranée compléta cette intervention en s’attardant sur le domaine du transport des marchandises. Enfin, Hervé Violet de Renault Trucks fit le point sur l’offre actuelle de véhicules lourds électriques.

Un état des lieux des transports dans la Région Sud

Yohan Urie planta tout d’abord le décor en dressant l’état des lieux des transports collectifs publics dans la Région Sud. Une région précurseur dans la décarbonation des transports, en particulier dans le transport des voyageurs. Un domaine où l’électrification des flottes avance plus vite que celle des véhicules particuliers. Au 1er janvier 2024, on recensait déjà 440 bus ou autocars électriques et depuis l’électrification du parc s’accélère fortement. Concernant le transport des marchandises, l’électrification ne va pas aussi vite. En effet, plus de 98% des camions de la région roulent toujours au diesel. Néanmoins, les premiers camions électriques apparaissent (19 unités au 1er janvier 2024). Depuis, la Région Sud a tout de même lancé quelques expérimentations concernant notamment les tracteurs routiers électriques. Par contre, les véhicules utilitaires électriques commencent à bien entamer leur transition vers l’électrique. On dénombrait ainsi 7.249 camionnettes électriques au 1er janvier 2024.

Le verdissement progressif des flottes d’autocars

Représentante de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs, Marine Bernard traita particulièrement des entreprises exploitant des autocars. Il en existe plus d’une centaine disposant de près de 6.000 autocars au sein de la Région Sud. Des entreprises qui, de par la loi de transition énergétique, ont des objectifs forts en matière de verdissement des flottes. Pour se faire, elles se tournent majoritairement vers l’électrique, solution qui s’adapte à divers types de services. Les biocarburants restant tout de même très présents pour les services touristiques qui nécessitent une autonomie plus importante. La FNTV accompagne les entreprises du secteur dans leur décarbonation. Elle a ainsi identifié plusieurs leviers d’action et établi une feuille de route nationale. L’électrique fait partie de cette feuille de route, mais son adoption nécessite encore un temps d’adaptation et ne pourra se faire du jour au lendemain.

Une expérimentation exceptionnelle sur la ligne Nice-Sophia Antipolis

Toujours dans le domaine du transport des voyageurs, Keolis se distingue en matière d’électrification de flotte. Dans, la Région Sud, l’entreprise exploite déjà 19 lignes 100% électriques. Pierre Antras braqua essentiellement les projecteurs sur une expérimentation exceptionnelle qu’elle mène sur la ligne Nice-Sophia Antipolis. Une ligne très fréquentée pour laquelle elle opère 40 allers-retours par jour. Une exploitation sous forme d’une DSP de la Région Sud. Le cahier des charges prévoyant une transition énergétique avec une demande de zéro émission en carbone. Afin de pouvoir passer à l’électrique sans dégrader la qualité de service, Keolis a fait construire 16 prototypes de d’autocars électriques. Des autocars à double étage disposant de 73 places assises. Il a également fallu mettre en œuvre un dispositif spécifique pour la recharge qui s’effectue de nuit au dépôt. Aujourd’hui, cette ligne connait un grand succès et constitue une belle vitrine pour la Région Sud.

La stratégie de la Région Sud en matière de transition écologique des transports

Une région qui développe une véritable stratégie en matière de transition écologique des transports que présenta Julie Raffaillac. Une stratégie reposant sur quatre leviers : adaptation au changement climatique, conversion des flottes, report modal et sobriété des déplacements. Cette stratégie concerne également le transport des marchandises dont 89% transitent par voie routière dans la région.  En 2023, la Région a adopté un plan régional de la logistique en s’appuyant sur un écosystème solide d’acteurs partenaires. Ce plan rassemble une trentaine d’actions dont certaines concernent la décarbonation des flottes et l’avitaillement pour les énergies alternatives. La Région Sud met notamment en œuvre un dispositif d’accompagnement qui s’appelle Zéro émission sur route. S’adressant particulièrement aux PME, il comprend différentes aides à l’achat de véhicules utilitaires propres. Il permet également de soutenir le déploiement d’IRVE.

Les freins à la décarbonation du transport et de la logistique

Le secteur du transport des marchandises et de la logistique reste encore à la traîne sur la transition vers l’électrique. Un retard dû à l’existence de plusieurs freins à la décarbonation dans ce secteur. Des freins que lista Jean-Luc Delabre, Délégué régional de l’Union des entreprises Transport & Logistique de France (TLF). Souvent des PME, beaucoup d’entreprises du secteur n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour investir dans l’électrification de leur flotte. De plus, la plupart d’entre elles ne traverse pas une bonne période et ont des marges très réduite. Or le coût d’un poids lourds électriques s’avère encore deux à trois fois supérieur à celui d’un thermique. Un coût qu’elles ne peuvent assumer sans bénéficier d’une aide importante. Ceci d’autant plus qu’elles doivent souvent aussi investir dans une infrastructure de recharge au dépôt.

Poids lourds électrique : une offre qui s’élargit

S’il existe encore des freins au verdissement des flottes de poids lourds, l’offre de camions électriques s’élargit considérablement. Hervé Viollet de Renault Trucks en fit la démonstration. En 2021, son entreprise commença par commercialiser des véhicules électriques urbains de 16 tonnes. Aujourd’hui, elle adresse l’ensemble des tonnages et des activités, avec des véhicules capables de parcourir de longues distances.  Des véhicules allant de 3 à 44 tonnes, et même jusqu’à un vélo-cargo pour la logistique urbaine. L’offre va donc des utilitaires jusqu’à un camion tracteur de 44 tonnes qui fit sensation sur le parking des Assises. Mais avec l’arrivée de l’électrique, la commercialisation des poids lourds a radicalement changée. Désormais Renault Trucks ne vend plus seulement un véhicule, mais une solution complète comprenant aussi l’avitaillement. Cela nécessite au préalable une étude précise et très détaillée des besoins du client.

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