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20 euros de forfait annuel pour se recharger dans le Calvados Rédigé par Philippe Schwoerer le 08 Juil 2015 à 00:00 0 commentaires

D’ici à fin 2016, en trois phases semestrielles successives, le Calvados va recevoir 250 bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables. Porté par le SDEC, Syndicat départemental d’énergies du Calvados, le projet mobiSDEC prévoit un écart d’une quinzaine de kilomètres, environ, entre 2 bornes. Contre un investissement total de près de 3 millions d’euros, il sera demandé aux électromobiliens intéressés pour utiliser ce maillage d’une grande densité, de s’acquitter d’un forfait annuel, fixé à 20 euros pour le premier exercice.

12.000 euros par borne

A 12.000 euros la borne de recharge double point pour véhicules électriques, l’enveloppe du maillage constitué de 250 appareils s’élèvera à 3 millions d’euros, supportés à 50% par l’Ademe dans le cadre du programme d’investissement d’avenir, et presque 35% par les Conseils régional et départemental, et le SDEC Energie. Le reste sera couvert sur les finances des 150 communes concernées qui soutiennent déjà la démarche. Disponible 24/7, le réseau mobiSDEC, principalement doté de bornes 22 kW, sera accessible moyennant un forfait mensuel de 20 euros la première année. Un tarif qui, pour les usagers réguliers et intensifs, devrait paraître tout doux.

Vu de l’extérieur

A ce jour, le cas des automobilistes branchés de passage n’est pas encore connu. Le réseau développé par le SDEC Energie, en privilégiant les bornes accélérées, fait la part belle, une nouvelle fois, à la Renault Zoé. Pour elle, en une heure de temps, les batteries auront retrouvé leur capacité. Quid des Citroën C-Zéro, Renault Kangoo ZE, Nissan Leaf, Volkswagen e-Golf, etc. qui roulent aussi en France ? Il faudra le plus souvent se contenter d’une recharge lente, à raison d’une heure environ pour 10 à 15 kilomètres d’autonomie retrouvée. Dès le départ, le Syndicat départemental d’énergies du Calvados a fait l’impasse sur le matériel en recharge rapide. Puisque la commune d’implantation doit participer à l’effort de financement, laquelle voudra dépenser 3 ou 4 fois plus que ses voisines ? Contrairement aux choix réalisés, par exemple, en Vendée ou dans le Morbihan, le maillage mobiSDEC apparaîtra donc péniblement exploitable pour les électromobiliens qui traverseront le département, à moins de rouler avec la citadine du Losange, ou de s’offrir, quand c’est techniquement possible, un équipement palliatif dont les constructeurs ne couvriront pas l’usage.

Interopérabilité ?

Dans un contexte d’utilisation quasi exclusive des bornes par les automobilistes branchés du Calvados, pourquoi s’embarrasser d’interopérabilité avec les autres réseaux nationaux ? L’Etat, toujours sous la pression de l’Europe, risque d’imposer au SDEC Energie de revoir quelque peu sa copie, sauf s’il a anticipé le mouvement. Le quotidien Les Echos a récemment publié un article qui fait planer l’ombre d’un décret, publié avant la fin de l’année, qui imposerait de rendre communicants entre eux les différents maillages de l’Hexagone. Il semblerait toutefois que les implantations déjà réalisées seraient exemptées d’une mise à niveau. Pour qui le chrono jouera-t-il ?

Connectées avec Orange

Mi-juin, le SDEC Energie annonçait la signature d’un accord avec Orange. Le communiqué de presse avançait : « Une borne de recharge est avant tout un objet connecté ». Il ne s’agissait pas, a priori, d’interopérabilité, mais d’apporter aux électromobiliens du département des « informations en temps réel, des services performants, et des modes de paiement innovants ». Notre crainte, à l’Avem, c’est que ce partenariat ne serve pas vraiment la mobilité électrique au sens large, sauf pour localiser les points de charge. Or, aujourd’hui, il convient avant tout de promouvoir l’usage des VE pour des questions d’environnement et de santé publique qui dépassent les frontières des départements. Tout projet qui ne s’inscrit pas dans une certaine continuité du maillage national n’assure pas la cohérence de terrain qu’attendent nombre d’automobilistes pour s’équiper d’une voiture branchée.

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