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Smart Energy Hub pour stocker l’énergie d’un bâtiment avec de l’hydrogène Rédigé par Philippe Schwoerer le 25 Avr 2017 à 00:00 0 commentaires

Ce n’est qu’indirectement que le système mis au point par Sylfen, et récompensé vendredi 7 avril dernier par un des 7 prix Smart Cities de l’innovation urbaine décernés par le quotidien Le Monde, intéresse la mobilité électrique. Mais en permettant de stocker de l’énergie renouvelable, le dispositif baptisé Smart Energy Hub favorise une exploitation encore plus vertueuse de la mobilité électrique. C’est d’ailleurs le credo de Sylfen, qui présente ainsi sur son site sa vision de l’hydrogène dans « le futur de l’énergie » : « L’hydrogène est une technologie disruptive dans le domaine de l’énergie. L’hydrogène prolonge l’autonomie des batteries. C’est une solution pour stocker et réutiliser l’énergie localement, pour alimenter des voitures propres, pour produire de l’électricité et de la chaleur pour tous les besoins ».

Innovations urbaines

Jeudi dernier, 20 avril 2017, nous avions présenté Maestra, une trottinette électrique qui peut se transformer en caddy pour réaliser quelques courses et redevenir un moyen de transport doux pour rentrer à la maison ainsi chargé. Tout comme le Smart Energy Hub de Sylfen, ce petit engin a été distingué par un prix Smart Cities de l’innovation urbaine, dans la catégorie Mobilité. Remis à l’Hôtel de Ville de Lyon, en présence de Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon, et de Carlo Ratti, directeur du MIT (Massachusetts Institute of Technology) Senseable City, ils ont convaincu le jury international composé de personnes qualifiées. En plus d’un Grand Prix, de celui de la Mobilité tout juste évoqué, et de celui de l’Energie attribué au Smart Energy Hub, l’événement comptait encore 4 autres catégories : Habitat, Innovation urbaine, Participation citoyenne, et Action culturelle.

Déjà à l’œuvre

Créée en 2015 à Grenoble (38), l’entreprise Sylfen a présenté au Prix Smart Cities de l’innovation urbaine du Monde « sa solution de stockage de l’énergie renouvelable qui répond au problème posé par l’intermittence de cette énergie verte ». Elle n’est pas la seule à travailler sur le sujet. Les projets exploitant l’hydrogène dans ce domaine ont d’ailleurs une tendance à se superposer les uns sur les autres, rendant un peu floues les frontières entre chacun d’eux. Pour autant, ils sont de plus en plus convaincants, et leur exploitation semble promise à un avenir proche, très proche même. En exemple, citons la plateforme Energy Observer qui s’apprête à lever l’ancre pour une véritable odyssée de 6 ans autour du monde. Si ce bateau est qualifié de « smart grid flottant », c’est bien parce qu’il est totalement autonome au niveau de sa production et de son alimentation en énergie. Dans son architecture technologique, il emploi l’hydrogène obtenue d’une catalyse de l’eau de mer dessalée à bord par osmose inverse à des fins de stockage des sources solaires et éoliennes.

Au-delà de la maison à énergie positive

Ce système de stockage des sources intermittentes d’énergie renouvelable à bord d’Energy Observer, à l’œuvre également dans divers autres programmes, Smart Energy Hub le destine à une alimentation des bâtiments qui n’auront plus besoin d’être connectés au réseau électrique national. Un pas de plus qui conduit au-delà du principe de base de la maison à énergie positive toujours alimentée un minimum via ce dernier. Président de Sylfen, Nicolas Bardi a illustré au Monde : « Pour établir le bilan d’un bâtiment à énergie positive, on ne fait que comparer sa production et sa consommation sur l’année. Or, minute après minute, il produit plus que nécessaire ou pas assez. Il a donc en permanence besoin du réseau, soit pour y injecter le surplus d’électricité créé, soit pour s’y alimenter lorsqu’il n’en a pas produit assez ». Le Smart Energy Hub intervient à ce niveau, en stockant les surplus d’électricité en provenance des installations de production associées au bâtiment collectif afin de les utiliser plus tard au besoin.

Réversibilité du processeur d’énergie

Ce qui distingue Smart Energy Hub des autres programmes de stockage de l’énergie par production puis emploi de l’hydrogène, c’est la réversibilité du processeur d’énergie. Une solution qui s’appuie sur 10 années de recherches sur la production d’hydrogène menées au sein du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, protégées par 22 brevets. Nicolas Bardi, qui assure qu’il s’agit là d’une première mondiale, détaille : « Notre équipement est capable de fonctionner comme un électrolyseur pour transformer en hydrogène le surplus d’électricité créé localement et, inversement, en mode pile à combustible pour restituer cet hydrogène sous forme d’électricité quand on en a besoin ». Tout cela opère avec une très grande réactivité. Taillé pour disposer toujours d’une réserve permanente, le système bascule immédiatement de charge à décharge, et inversement, selon le jeu de la production et de la consommation d’énergie.

20 fois moins cher qu’une batterie

Ingénieur des Mines, Nicolas Bardi plaide pour l’architecture du Smart Energy Hub en invoquant l’aspect économique sur le terme : « Une bonbonne d’un kilogramme d’hydrogène peut contenir 40 kWh d’énergie et revient vingt fois moins cher qu’une batterie pour stocker la même quantité d’énergie ». L’article du quotidien ajoute : « Sylfen s’engage à assurer un coût de l’énergie équivalent à celui de l’énergie achetée au réseau national ». « Une fois le système complètement amorti, l’énergie devient quasiment gratuite », plaide le fondateur de Sylfen qui chiffre à 80% la réduction des émissions de CO2 grâce à son système. Si Smart Energy Hub, piloté finement par diverses applications logicielles, recevra principalement de l’énergie produite par des panneaux photovoltaïques, il est aussi prévu un couplage éventuel avec des sites locaux de production de biométhane.

Démonstrateur

Sylfen dispose à ce jour d’un prototype, et compte sur la visibilité offerte par les prix Smart Cities de l’innovation urbaine pour réussir une levée de fonds de 3 à 4 millions d’euros. Il faudrait ensuite 2 ans « pour développer et qualifier le dispositif en conditions réelles d’usage sur des vrais bâtiments », révèle Nicolas Bardi dans la vidéo associée à l’article du Monde. Des quartiers et mêmes des territoires entiers seraient ensuite la cible du programme de développement de Smart Energy Hub.

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