PlugBoat 2013, la première réunion européenne des bateaux électriques, s’est tenue à Nice les 10 et 11 octobre 2013.
Elle a réuni une centaine d’industriels, de constructeurs, d’équipementiers, tous acteurs d’un marché émergeant et en croissance rapide. Elle aura aussi permis de voir et de tester plusieurs embarcations dont « Via Mare », un navire hybride de 18 mètres et 100 passagers (ODC Marine, 2x 400 ch et 2×75 Kw).
Des initiatives foisonnantes
Le premier constat est celui d’un foisonnement d’initiatives et, déjà, de réalisations industrielles.
Savez vous que 85 bateaux mouches d’Amsterdam (30 % du parc) sont électriques ? Que la Suède ravitaille certains ferries électriques à partir d’énergie éolienne? Que Paris voit tourner depuis 6 ans quatre bus fluviaux électriques construits à la Rochelle?
… que la région de Frise compte 900 bateaux électriques, qu’elle encourage financièrement la conversion des bateaux à l’électricité (7000 € pour un particulier), qu’elle a réservé certains de ses canaux aux bateaux électriques, et qu’elle y installe des stations de recharge ?
… qu’en Ecosse, dont le gouvernement ambitionne un bilan énergétique 100 % renouvelable, 2 car-ferries hybrides ont été mis en service en 2013, et que 20 autres sont projetés ? Que l’Allemagne développe massivement la propulsion électrique sur ses voies fluviales et ses nombreux lacs ?
Savez vous que la Norvège finance des programmes de démonstration pour des navires de ravitaillement offshore (qui profitent des avantages du positionnement dynamique électrique), des remorqueurs qui apprécient le fort gradient immédiat de puissance), des ferries, des grues de charge sur batteries (qui évitent des productions diesel à faible charge particulièrement chères et polluantes) ?
… qu’aux USA la réglementation sur le bruit pousse les bateaux électriques dans les parcs nationaux ? Que dans les ports maritimes, près de 10.000 petits bateaux électriques sont des annexes de grand yachts de plaisance et utilisés pour les déplacements au port ?
Une filière économiquement viable
Second constat : beaucoup de ces réalisations atteignent naturellement leur équilibre économique, sans subvention et trouvent leur place dans des marchés de niche en valorisant certains avantages spécifiques de la propulsion électrique.
Pour Philippe Pallu de la Barrière (Alternatives Energies, France), il n’y a rien d’étonnant à ce que les premiers bateaux électriques rentables soient des bateaux de labeur et non des bateaux de plaisance : leur temps d’utilisation élevé permet de dégager un gain important sur le carburant.
A ce propos, JO Wilums (ZEM – Norvège) relève un paradoxe : l’électricité généralement taxée à 30% est en concurrence avec le fuel maritime détaxé…
Quelques intervenants rêvent même de bateaux collecteurs d’énergie qui déploieraient des panneaux solaires en forme de chou vert, ou des turbines immergées sous les voiliers …
Une industrie méconnue
Pour Louis Nègre, rédacteur du Livre-Vert sur les infrastructures de charge publiques, ce regroupement d’industriels est un excellent signe. Il se dit impressionné par le foisonnement des réalisations, mais il déplore aussi la faible notoriété d’une filière méconnue. « Vous êtes des pionniers, la voie vous est ouverte, cette réunion nous aidera à faire bouger les lignes » a-t-il précisé.
Un seul mot d’ordre pour Frédéric Vergels ( Electri-city) , organisateur du congrès: « Let’s make it happen ! » Faisons que cela arrive !
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