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Interdiction du diesel : La Wallonie se prononce pour 2030 Rédigé par Philippe Schwoerer le 08 Août 2017 à 00:00 0 commentaires

L’Avem est heureuse de compter de nombreux lecteurs et des adhérents belges, auxquels les déclarations du nouveau gouvernement wallon pour un territoire privé des ventes de véhicules diesel à horizon 2030 n’auront certainement pas échappé. Souhaitant une Wallonie plus respirable, il compte convaincre les administrés de se diriger vers une mobilité plus vertueuse, en bonne partie composée de véhicules électriques. La RTBF a interrogé différents acteurs qui font autorité pour s’approprier le débat qui a suivi, dont David Leclercq.

Surréaliste

C’est en particulier cet article publié le 2 août dernier et intitulé « Interdiction du diesel dès 2030 : ‘Une région qui décide ça dans son coin, c’est surréaliste’ » qui a retenu notre attention. Et en particulier ce commentaire de David Leclercq, journaliste spécialisé dans l’automobile : « Je ne pense pas que la décision wallonne et le poids de 4 millions-4,5 millions de personnes va pouvoir peser sur l’industrie automobile mondiale. La décision doit être coordonnée. Elle doit être européenne. Une petite région qui prend une décision comme ça dans son coin, c’est assez irréaliste ». Le professionnel de l’information admet y voir un « effet d’annonce », pour un programme, certes optimiste, mais dont il ne rejette pas pour autant une échéance positive.

Décision coordonnée ?

David Leclercq a bien entendu raison de souligner qu’une telle décision aurait sans doute plus de poids si elle était coordonnée à l’échelle européenne, a minima. Pour autant, combien d’années faudrait-il attendre pour obtenir de la plus grande majorité des pays membre de l’union un accord sur une date butoir ? A l’heure où de plus en plus de scientifiques s’accordent désormais à dire que si le dérèglement climatique n’est pas contenu d’urgence nous courrons vers de véritables catastrophes humaines, la Wallonie n’a-t-elle pas raison de presser le mouvement ? La France et la Grande-Bretagne se sont prononcées pour une échéance de 10 ans plus tardive, en 2040. A l’automne 2016, l’Allemagne, qui a tout récemment organisé un sommet sur le diesel, a déjà communiqué sur un terme, des plus fragiles la concernant, en 2030. Et si l’on sort des frontières de l’Europe, l’Inde aussi vise cet objectif, pas plus aisé à tenir ! D’autres programmes gravitent autour : 2035 pour les Pays-Bas, et 2025 pour la Norvège. Finalement, dans ce vaste ensemble, la voix de la Wallonie est loin de détonner : Elle confirme. Cette région de Belgique ne fait donc pas faire cavalier seul, mais bien au contraire, elle s’inscrit dans un vaste courant qui se met en marche.

Un problème ?

Est-ce finalement un problème que différentes échéances soient produites ? Que cherchent à faire les Etats, chacun à son niveau ? Tout simplement à peser sur les constructeurs automobile pour qu’ils s’apprêtent à ne plus proposer de voitures alimentés au gazole, et parfois aussi à l’essence, puisque maintenant l’on ne se voile plus la face sur les émissions en particules fines des moteurs à injection directe de ce carburant plus volatile. Ces industriels ont donc tout intérêt à s’aligner sur la date butoir la plus contraignante. D’autant plus qu’ils sont désormais dans le viseur des pouvoirs publics dans nombre de pays du fait des différents scandales récents, dont le dieselgate. C’est compliqué pour eux ! On s’en doute ! Et personne ne songe à leur imposer cela par pur plaisir. Ils connaissent parfaitement le dossier étiqueté « Pollution » et ont eu largement le temps de réorienter leurs politiques internes de développement et de production. Il est temps que tous ces concepts cars présentés depuis des dizaines d’années accouchent enfin d’une gamme des plus vertueuses qu’ils promettent, au sein de toutes les marques, sans exception.

Véhicules électriques

Selon la RTBF, « la voiture électrique coûte le double des voitures traditionnelles » en Wallonie. Pour encourager l’électromobilité auprès des particuliers du territoire, il est nécessaire de mettre des actions ambitieuses en place qui facilitent l’acquisition. David Leclercq pose donc légitimement cette question incontournable : « La Wallonie a-t-elle les capacités financières de développer les infrastructures qui seront nécessaires, par exemple aux moteurs électrique ? ». A laquelle il en ajoute une autre, non moins incontournable : « Est-ce que le réseau [électrique] va pouvoir tenir la cadence de la recharge des voitures électriques, alors qu’on essaye de mettre des pansements à longueur d’année sur nos centrales nucléaires et qu’on achète de plus en plus d’électricité à nos voisins ». Le journaliste spécialisé, persuadé de la démocratisation des véhicules électriques « à la fois technologiquement, mais aussi en termes de facilité d’utilisation », les place comme « une très bonne solution pour remplacer le moteur thermique à terme ». Pourquoi ? « Parce que même si on prend son cycle global de production, ça reste près de 2,5 fois inférieur en émission de CO2 par rapport à la production d’un véhicule classique », assure-t-il.

Liberté de parole

Alors que l’Allemagne et la France, par exemple, pour ne citer que ces 2 pays voisins de la Belgique, restent sous la pression de préserver l’emploi dans le secteur de la construction automobile, la Wallonie est libre. Elle est donc en mesure d’exiger plus, avec moins d’impacts sur son terrain. Certes, les distributeurs devront se réorganiser, mais c’est là, sans doute une moindre difficulté.

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