Basée en Vendée, Anod a décidé de révolutionner le monde du vélo à assistance électrique en jouant sur l’absence de risque d’incendie grâce à l’utilisation de supercondensateurs hybrides à la place des habituelles cellules lithium-ion.
Depuis plus de 20 ans qu’existent les vélos contemporains à assistance électrique, la technologie des batteries a forcément évolué pour fournir davantage d’énergie, durer plus longtemps, et gommer les risques d’incendie. Ces derniers ont-ils pour autant disparu ?
Anod a recensé depuis 2023 plus de 135 incidents en France causés par des batteries lithium-ion d’outillage électroportatif, hoverboards, scooters, trottinettes, vélos électriques, etc. Dont plusieurs en Vendée où la startup Anod s’est établie.
Si certains d’entre eux sont dus à un comportement humain inadéquat, comme jeter illégalement dans les ordures des cellules usagées, d’autres sont survenus en cours d’usage. Il suffit de faire tomber accidentellement la batterie pour que le sinistre arrive, comme aux Sables-d’Olonne en juillet dernier.
Certes, 135 cas étalés sur 3 ans dont 18 concernant des vélos, c’est relativement peu. Mais personne n’est à l’abri, d’où un minimum de précautions à prendre. J’ai moi-même connu une telle mésaventure qui n’a heureusement peu eu de fâcheuses conséquences grâce au drap de grand-mère qui abritait de la poussière un VAE ISD 601 : la combustion des cellules poches s’est déroulée à l’étouffée.
« Choisir de nous affranchir des batteries lithium-ion a été pour nous une véritable épiphanie : un choix radical, né de notre prise de conscience face aux risques d’incendie et à l’urgence de proposer une alternative plus sûre et durable », explique Arnaud Malrin, fondateur d’Anod. D’apparence, les cellules cylindriques que propose Anod ressemblent beaucoup à des modèles lithium-ion.
Il s’agit toutefois de supercondensateurs hybrides qui encaissent sans phénomènes dangereux les écrasements, chutes, surcharges et mises en court-circuit. Sûr du bien-fondé de sa démarche, le staff de la jeune entreprise créée en 2022 a décidé que son démonstrateur serait tout simplement un modèle prochainement commercialisé de vélo à assistance électrique.
Il s’agit d’inciter les autres fabricants du secteur à s’intéresser aux technologies développées et ainsi exploitées par Anod. Les essais publics de l’Hybrid 2 devraient démarrer dans le courant de l’actuel mois d’octobre 2025 pour ce deux-roues dont le moteur (1 000 W en pic pour 60 Nm de couple) sera aussi produit à l’usine de Fontenay-le-Comte.
Preuve de la confiance du constructeur, la garantie de 10 ans sur la batterie insérée sous la selle. Déjà rechargeable par régénération à l’utilisation des leviers de freinage, elle ne demande que 25 minutes pour retrouver un niveau de 100 % (15 minutes pour 80 %) avec le chargeur rapide.
En plus d’une consommation fortement diminuée (jusqu’à 50 % par rapport aux modèles sans régénération), la technologie S.A.F.E d’Anod est créditée d’une durée de vie 10 fois plus longue, de l’ordre de 5 000 cycles de décharge/recharge.
Ce qui donnerait un kilométrage théorique totale de 175 000 km en mode Turbo (35 km par recharge pour 5 000 cycles), 250 000 km en mode Tour (50 km x 5 000 cycles) ou 500 000 km en mode Eco (100 km x 5 000 cycles). Comme un cycliste n’utilisera jamais 100 % de la capacité énergétique de la batterie à chaque cycle, Anod indique un plus modeste « jusqu’à 180 000 km ».
Autre originalité de l’Hybrid 2, une transmission électronique et intelligente qui fait appel à une courroie. Ce système s’affranchit donc des opérations classiques de réglage et de lubrification. Pas de dérailleurs non plus. Le tout facilite la dépose de la roue arrière au centre de laquelle se trouve le moteur.
Ce vélo à assistance électrique se veut résolument moderne avec ses fonctions connectées qui fournissent un tracker GPS pour son suivi en temps réel, un antivol, la mise à jour du logiciel à distance et la maintenance prédictive.
Plutôt réservé à un usage urbain, par exemple pour se rendre quotidiennement sur son lieu de travail ou d’études, l’Anod Hybrid 2 se présente sous une apparence assez brute. La selle et le guidon peuvent être réglés de 1,60 jusqu’à 1,95 m de hauteur. Les commandes ne sont pas encore ouvertes, mais le prix a déjà été annoncé.
Il s’élèverait à 2 990 euros TTC sans le chargeur rapide proposé en option à 300 euros. Sans lui, il faudra plutôt compter environ 3 heures pour régénérer la batterie. A noter qu’il n’est pas possible de l’extraire pour la recharger. Ce qui peut constituer un frein chez ceux qui résident en ville dans les étages d’immeubles, l’ensemble pesant 21 kg.
Des cyclistes n’hésiteront sans doute pas à passer outre en voulant promouvoir la démarche d’Anod que souligne Arnaud Malrin : « Nous sommes aujourd’hui les seuls à pouvoir exploiter pleinement cette technologie, grâce à trois années de R&D intensives consacrées aux supercondensateurs, aux systèmes de stockage d’énergie de nouvelle génération, et à la conception de notre propre moteur ».
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