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Bourgogne : Un schéma de cohérence pour les bornes de recharge Rédigé par Philippe Schwoerer le 23 Déc 2014 à 00:00 0 commentaires

Côte-d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire, et Yonne

Fruit de plus de 6 mois d’un travail partagé entre les syndicats d’énergie des quatre départements de Bourgogne, l’Ademe, l’association Bourgogne mobilité électrique, ERDF, EDF, l’Etat et des représentants du syndicat automobile, le Schéma de cohérence régional de déploiement de bornes de charge électrique vient d’être publié. Pour la Région, qui compte accompagner le développement de la mobilité électrique sur son territoire, il s’agit de préparer un maillage en infrastructures dédiées aux véhicules branchés qui soit à la fois efficace, interopérable, et en mesure de limiter leur déficit d’exploitation dans un marché encore émergent.

Guide pour les élus

Le document se présente comme un guide de 34 pages à destination des élus qui ont la charge d’implanter de tels équipements dans leurs communes, communautés de communes ou agglomérations. En s’appuyant sur les besoins en déplacements de la population concernée, il formule des préconisations pour l’installation sur des sites à privilégier. Caractéristiques techniques des prises et de la recharge, interopérabilité, conditions d’accès, supervision : tout est passé en revue afin d’accompagner au mieux le développement de la mobilité électrique sur 10 ans. Les auteurs estiment que le potentiel de véhicules à batterie en circulation en Bourgogne pourrait s’élever à 26.416 voitures particulières et utilitaires légers. Pour autant, on ne compterait en 2015 qu’à peine 400 engins de ce type réellement sur les routes de Côte-d’Or, Saône-et-Loire, la Nièvre, et l’Yonne.

Des besoins bien identifiés

La définition des usagers potentiels du maillage est particulièrement pertinente dans le document. Elle les envisage comme étant des particuliers ou des professionnels, de la région ou non, résidant ou exerçant dans les milieux urbains, périurbains ou ruraux. Le cas des touristes est aussi pris en compte, qui impose des aménagements spécifiques pour recharger les batteries des bateaux et des vélos à assistance électrique. Les besoins sont identifiés selon 3 scénarios de recharge : au plus vite pour évoluer sur le territoire sans perdre de temps, partielle afin de restaurer quelque peu l’autonomie le temps d’une activité (courses, loisirs, visite, etc.), sans exigence de célérité lors des longues périodes de stationnement.

Déploiement en 3 phases

Pour y répondre, le Schéma préconise tout d’abord le déploiement d’installations rapides (43-50 kW) en priorité au voisinage des principaux axes routiers. Cette couverture serait complétée par des points de charge normaux et accélérés (3-22 kW) sur les pôles économiques, dans les zones où le stationnement est contraint, et sur les sites touristiques. Enfin, elle compterait des prises pour la recharge de nuit dans les espaces urbains denses et à proximité des lieux de tourisme. Le programme serait mené en 3 tranches. La première débuterait dès 2015 par la mise en place d’un maillage pilote de 69 points envisagés dans les zones identifiées comme ayant le plus fort potentiel. L’offre s’intensifierait en 2020 et en 2025, passant à 347 puis 1.042 points de charge, afin d’accompagner le développement des véhicules électriques. Le maillage s’appuiera aussi sur les nœuds d’intermodalité, comme les gares routières ou les parkings relais.

Paiement facilité

En plus de l’attractivité du service, les acteurs bourguignons souhaitent privilégier la facilité d’accès aux bornes, dans une même mesure pour tous les usagers réguliers ou occasionnels, résidant ou de passage sur le territoire, quel que soit le modèle de leur véhicule électrique. Pour cela, le règlement du plein en énergie doit pouvoir s’effectuer sans difficulté. Ce qui implique que les installations reconnaissent les cartes Mobigo, KiWhi Pass, et bancaires sans contact, mais aussi la technologie NFC des téléphones portables. Pour autant, le Schéma préconise que tous les types de paiement soient acceptés, y compris les chèques et prélèvements, en particulier lorsqu’il s’agit d’un abonnement mensuel au service ou de payer en fin de mois.

Abonnements

La grille tarifaire préconisée par le Schéma est particulièrement simple à comprendre lorsqu’il s’agit d’évoquer les formules d’abonnement : 32 euros les 10 charges à 3-22 kW, et 64 euros pour autant de connexions à des bornes rapides (43-50 kW). Les gros rouleurs auront sans doute intérêt à viser les offres en illimité, respectivement à 96 et 192 euros.

1 part fixe + 2 parts variables

Le prix de la recharge à l’unité est plus complexe. Il se décompose en 3 parts, dont la première, fixe, s’élèverait à 1 euro. Chaque heure de recharge serait ensuite facturée en fonction de la puissance exploitée, 3, 22 ou 43-50 kW. Cette opération coûterait respectivement 0,30, 2,40 ou 12,90 euros à un utilisateur occasionnel. Moins à un abonné, qui règlerait en fin de mois pour 60 minutes : 0,24, 1,98 ou 11,10 euros. S’ajouterait encore le temps d’immobilisation après la recharge, uniquement pour les bornes rapides (4,98 euros de l’heure) et accélérées (1,20 euro). C’est-à-dire jusqu’au moment où l’électromobilien débrancherait le câble. Le document n’indique pas si les prix doivent s’entendre TTC ou HT, ni si l’heure entamée est entièrement due.

Cher pour certains…

A partir de la grille proposée dans le document, prenons le cas de la recharge en accéléré d’une Renault Zoé par un utilisateur occasionnel. L’opération pourrait lui coûter 1 euro (part fixe) + 2,40 euros (part variable pour une heure de recharge) + éventuellement 1,20 euro (le temps de finir ses courses). Soit 3,40 ou 4,60 euros pour retrouver une autonomie d’environ 150 kilomètres. Pour une Tesla Model S 85, et toujours pour un automobilistes de passage, le plein des batteries coûterait 1 + (2 x 12,90) = 26,80 euros pour 450 kilomètres à parcourir, à condition de débrancher la voiture aussitôt les 100% atteints. Le coût du service pourra être perçu comme dissuasif pour nombre d’électromobiliens.

…mais intéressant pour d’autres

Pour d’autres, en revanche, le maillage bourguignon apparaîtra comme une aubaine. Ainsi en dépannage ou pour rejoindre le lieu des vacances. Mais aussi pour les locaux qui rechargeront de nuit à 3 kW. Avec une Citroën C-Zéro, l’opération coûtera 2,68 euros à partir d’une batterie vide : c’est moins cher que d’envisager la location d’un garage équipé d’une prise et de payer la facture d’électricité. Enfin, imaginons le cas d’un taxi en Tesla qui aurait besoin de recharger sa voiture tous les jours. A moins de profiter d’un superchargeur installé par le constructeur, son abonnement à 192 euros le mois ne pèserait que 7 euros environ à chaque fois, l’affranchissant de s’équiper lui-même d’une borne.

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