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The Green Expedition : 110 km/h à vélo électrique Rédigé par Laurence Thouin & Philippe Schwoerer le 10 Mai 2018 à 00:00 0 commentaires

The Green Expedition proposé par Atypik Travel Organisation est un éco-raid en Argentine parcouru en voitures, à motos et à vélos électriques. Après nos 2 précédents articles qui ont respectivement couvert les étapes 1 à 5 et 6 à 10, voici le récit des 5 suivantes, toujours transmis par Laurence Thouin, responsable de la communication et de la presse pour ce rallye.

Etape 11 – Vendredi 20 avril 2018
San Martin de los Andes > Zapala
La journée des shows improvisés à moto – 245 km

Cette nouvelle journée commence par un départ tranquille vers Junin de los Andes, une étape intermédiaire imprévue au programme. Elle a été organisée la veille avec Andrés, responsable du tourisme de la bourgade, qui se trouvait à San Martín de los Andes. Après avoir découvert les véhicules et le show à moto, il s’est approché de nous pour nous convaincre d’exécuter un détour par sa localité. Et il ne nous a pas déçus ! Nous sommes reçus au rythme de « Despacito » et autres chansons latines. La rue principale est coupée pour que nous puissions stationner. L’accueil est tellement sympathique que nous en profitons pour recharger les voitures et déjeuner de sandwichs sur la place, au Soleil. Bastien Hieyte, du team Michelin, sort même sa moto trial de la remorque afin d’improviser un petit show.

Le voyage reprend. L’environnement change : nous traversons des paysages lunaires avec des petites collines, une immense vallée entourée de montagnes rocheuses, des rivières en lacets au milieu de tonalités de jaunes, de bruns et d’ocres. Le team des Athlètes du Bien–être reconnaît être agréablement surpris. « On nous avait dit que ça allait être une étape sans intérêt et au contraire ! J’ai beaucoup aimé les paysages », raconte Pascal Souvestre. « J’ai retrouvé les sensations du Sud de la Patagonie, l’immensité et la solitude, et c’est ce que je préfère », enchérit David Patry, de Matra.

Nous arrivons à Zapala, grande ville de la région de Neuquén qui, comme une grande partie de la province, vit de l’activité pétrolière. C’est d’ailleurs dans cette zone que se trouve « Vaca Muerta », l’une des plus grandes réserves au monde de pétrole et de gaz non conventionnels. Nous avons une heure de retard ! Maira, responsable du tourisme, nous attend avec anxiété. Elle n’est pas la seule. C’et aussi le cas pour les élèves du lycée technique où nous embrayons rapidement avec une conférence. Sur l’estrade : Roberto Stazzoni de Scame et membre fondateur de AAVEA, Eric Loizeau, pilote de la Tesla Sojasun, Bruno Ricordeau, organisateur de The Green Expedition, et Laurence Thouin, pilote de la Renault Zoé de la team Ecosistema. Là encore, les élèves posent des questions pointues, et notamment les élèves filles assez nombreuses, très bien informées et avides d’expériences réelles.

La rencontre est l’occasion de présenter aussi le projet de transition énergétique et de lutte contre la pollution des océans qu’Eric Loizeau parcourt à la barre d’un catamaran fonctionnant entièrement aux énergies renouvelables (solaire, hydrogène et éolien). L’enthousiasme des élèves, des professeurs et des passants convainc Bastien de faire un show de moto trial improvisé. Devant l’assistance, il exploite les éléments urbains de la place. Gros succès pour le pilote du team Michelin qui signe des autographes et n’échappe pas aux photos avec ses nouvelles admiratrices !

Etape 12 – Samedi 21 avril
Zapala > Chos Malal
C’est la fête ! – 218 km

Nous rejoignons les véhicules vers 10 heures du matin. Equipé d’une caméra à 180 degrés, un Youtuber local embarque pour quelques kilomètres à travers la ville à bord de la Zoé du team Ecosistema, puis de la Tesla de Sojasun. L’étape s’annonce plutôt tranquille. Le paysage devient de plus en plus aride. L’objectif pour cette journée est simple : arriver à temps à la grande rencontre annuelle de motos et autos de Chos Malal. La municipalité nous a d’ailleurs inclus dans le programme ! A l’heure du déjeuner, sous un soleil de plomb, la Zoé du team Ecosistema est la première à pénétrer dans le village silencieux.

L’activité est concentrée autour de la place centrale où sont déjà alignées diverses motos et voitures tunées. Responsable locale du tourisme, Giovanna nous attend pour nous emmener déjeuner au sein d’un grand banquet organisé en extérieur. Là, nous partageons la table et l’asado de chevreau, – spécialité de la ville -, avec les autres concurrents venus de toute la région. Peu à peu l’effervescence monte. Tandis que les véhicules s’alignent pour les premières courses, la place se remplit. Les cyclistes du team Les Athlètes du Bien-être arrivent en sueur. Pour la première fois, ils ont affronté les hautes températures combinées au vent de la Patagonie du Nord.

Les équipiers de la Green Expedition se rendent à l’hôtel pour une petite sieste bien méritée… mais de trop courte durée ! Restés sur la place pour s’occuper des branchements, Mark Nitters et Roberto Stazzoni appellent d’urgence les pilotes des teams Michelin et Sojasun afin qu’ils viennent se frotter aux concurrents du cru et à leurs véhicules thermiques. Au guidon de sa Zero Motorcycles, Bastien pulvérise son concurrent. L’ambiance est chaude ! La Model S relève aussi le défi. A son volant, Eric Loizeau accompagné de Bastien Hieyte. Faute de comprendre les indications du départ, la berline survoltée part avec un peu de retard… mais franchit la ligne d’arrivée avec quelques secondes d’avance sur son concurrent. Nos pilotes en véhicules électriques ont gagné la reconnaissance du public !

A partir de là, tout s’enchaîne pour faire de The Green Expedition l’attraction de la soirée. Bastien fait son show, accompagné par la voix du locuteur qui harangue le public. Le motard grimpe les gradins de pierre avec la moto, monte en quasi verticale sur un promontoire de la place, saute par-dessus plusieurs participants alignés sur le sol… Sa démonstration terminée, tous les enfants le suivent en criant d’enthousiasme. Au même moment, le commentateur demande que les Zoé et la Tesla effectuent une tournée d’honneur, suivie de la présentation des équipes. Comme organisateur de l’éco-rallye, Bruno Ricordeau est appelé à rejoindre le maire qui lui remet symboliquement l’écusson de la ville. Toute l’expédition est ensuite invitée à une « agape ».

Retour à la réalité dès que nous sortons du dîner : Mark Nitters et Roberto Stazzoni triment pour arriver à charger les voitures et deux-roues. Leur difficulté : la disponibilité de l’électricité en grande partie mobilisée par l’organisation de la fête qui continue jusqu’à l’aube. Mark passe finalement la nuit à proximité des branchements pour les surveiller. En guise de petit-déjeuner, il prendra un Fernet-Coca (boisson alcoolisée locale, selon une recette italienne) entre les motards qui sont encore en train de faire la fête.

Etape 13 – Dimanche 22 avril
Chos Malal > Malarguë
L’étape la plus sympa – 346 km

L’étape s’annonce longue avec une recharge partielle dans le tout petit village de Barrancas. Pour y arriver, il faut jouer serré avec la consommation, récupérer de l’autonomie dans les descentes et profiter du vent arrière à décorner les bœufs. Le paysage est étonnant, avec des formations rocheuses qui semblent remonter à une époque préhistorique. Au loin, dans l’horizon dégagé, se détachent les silhouettes d’un grand volcan et de montagnes enneigés. Les cyclistes profitent d’Eole pour réaliser des pointes en descente à 110 km/h !!! Ils parviennent tout juste à éviter les troupeaux de chèvres qui rentrent de la transhumance. Au volant de sa Zoé, le team Ecosistema applique à la lettre les conseils d’éco-conduite et arrive à l’étape partielle de 122 kilomètres avec 43% d’autonomie restante. C’est moins bon, – 27% -, pour le team 360 Energy qui s’est perdu à la sortie de Chos Malal.

Nous garons les véhicules devant le poste de police de Barrancas où nous attendent un électricien très collaboratif, une personne de la mairie, et tout le contingent de la gendarmerie. Marc Nitters, Roberto Stazzoni et l’électricien se mettent au travail et finissent par décider de faire un branchement direct sur un pylône. Pendant ce temps, les habitants profitent de la matinée de ce dimanche pour passer nous voir, entamer la conversation, et nous raconter des histoires sur ce village qui, dans le passé, a été complétement englouti par une coulée d’eau venue de la montagne. La mairie nous invite à déjeuner dans la seule rôtisserie du village, – une petite maison dans une rue de terre où le propriétaire nous sert d’énormes sandwichs de « milanesas » (viande panée) que même les plus vaillants n’arrivent pas à finir. Ils sont pourtant « carrément » bons ! La cafetière trône sur la table. Nous sommes installés comme chez nous. Tandis que les véhicules finissent leur recharge et qu’une bonne partie des pilotes papote, les journalistes de l’équipe 360 Energy recueillent des interviews.

Nous reprenons finalement la route vers 16 heures. En abordant un tronçon de piste, nous « bouffons » de la poussière et des lacets au milieu d’un décor de collines rocheuses stratifiées en rouge et ocre. Le team 360 Energy crève une roue. En quelques mètres, le pneu est déchiqueté. L’équipe Ecosistema s’arrête pour l’aider, rejointe par Stef (Stéphane Legay), le mécanicien de l’expédition. Bastien s’en donne à cœur joie pour tracer sur la piste avec sa moto, tandis que les passagers de la Model S se régalent du décor splendide de la vallée de la rivière Rio Grande. Eric Loizeau se paye même le luxe d’une petite course improvisée avec deux frères « gauchos » rencontrés sur le bord de la route. Montés sur leurs chevaux, ils ramenaient leurs troupeaux à l’étable.

La piste et la vitesse entament sacrément l’autonomie des véhicules, en particulier de la Tesla. Tous les pilotes doivent se mettre à l’éco-conduite afin d’arriver, batteries presque vides, à l’étape de Malarguë. La presse et Deborah, – la responsable locale du tourisme -, nous attendent sur le parking du gymnase de la ville et nous accompagnent ensuite à notre hôtel. C’est fourbue que toute l’expédition termine la journée, tout en pensant déjà à l’étape du lendemain. Et pour cause : ce sera la plus longue de tout le périple !

Etape 14 – Lundi 23 avril
Malarguë > Mendoza
Mendoza nous attend ! – 414 km

Encore une étape longue, avec beaucoup d’attentes de la part des habitants dans les villes traversées ! Tellement que nous avons dû choisir entre San Rafael qui prévoyait un programme de plusieurs heures, et Mendoza avec laquelle nous avions planifié depuis des mois un show de Bastien et une exposition des véhicules. Sans parler de la municipalité de Godoy Cruz, toute proche de Mendoza, qui, elle aussi, nous a demandé de passer car elle est la première de la région à avoir adopté de petites voitures électriques pour les services de la ville.

La route qui mène à San Rafael est bordée de puits de pétrole avec « têtes de cheval » (des pompes à balancier) qui fonctionnent en continu. Nous sommes vraiment au cœur d’une région pétrolière. Mais peu à peu le décor change et les premières vignes font leur apparition alors que nous pénétrons dans la province de Mendoza, l’une des plus grandes régions viticoles au monde. A San Rafael, Javier Muñoz, – le responsable de tourisme de la ville -, et son collègue Angelino Muñoz, nous reçoivent sur un parking où tout est prêt pour recharger les batteries de nos véhicules. Le site est rapidement envahi par des dizaines d’élèves d’un lycée technique et par les étudiants de l’université technologique. Roberto Stazzoni organise alors une conférence improvisée devant les voitures. La presse débarque à son tour et les curieux affluent. Les cyclistes sont aussi très sollicités. Un jeune homme vient nous présenter un modèle de bicyclette électrique en bois de sa propre conception. La situation se répétera à Mendoza, où Renzo Manzano rejoindra la Green Expedition afin de nous montrer son prototype de vélo branché.

Nous reprenons la route pour Mendoza, passons trop vite par la vallée de Uco, regrettons de ne pas pouvoir aller visiter les excellentes « bodegas » (propriétés viticoles) qui nous ont proposé leur accueil. Mais nous sommes attendus sur la place centrale. Et les « mendocinos » ont tenu parole. Dès l’entrée dans les faubourgs, deux motos nous accompagnent pour nous mener jusqu’à la place Independencia, en face du luxueux hôtel Hyatt. Cinthia, de l’office du tourisme, a tout pris en main : un énorme blason lumineux de Mendoza trône derrière l’emplacement réservé aux voitures, et des obstacles ont été spécialement disposés pour le show de Bastien. Il règne une ambiance incroyable, alimentée par un animateur qui annonce le spectacle et présente la Green Expedition. Bastien apparaît sur sa moto Electric Motion, et réussit un show impressionnant alors qu’il vient tout juste de découvrir les éléments installés par la ville. Salut l’artiste ! En rejoignant l’hôtel Intercontinental, toute l’équipe se sent un peu comme une troupe de saltimbanques en tournée.

Etape 15 : Mardi 24 avril
Mendoza > San José de Jachal
Le cercle vertueux – 345 km

Le journal local UNO a fait sa une avec une photo de Bastien Hieyte en plein saut avec, en toile de fond, le blason lumineux de la ville et les voitures électriques garées devant. De quoi « rouler des mécaniques » ! Du côté des participants, quelques changements. Nous accueillons Alejandro Lew, CEO de 360 Energy, et son épouse Lorena, qui vont embarquer dans la Zoé aux couleurs de leur équipe. Chez les cyclistes, Patricia remplace Jérôme. L’équipe des journalistes s’étoffe avec l’arrivée de Julien et Patrick, accompagnés de Carlos et Romain.

Notre premier arrêt n’est pas loin, à seulement 123 kilomètres du départ. Mais il revêt une importance stratégique. Nous rechargeons là, directement dans la ferme solaire de 360 Energy équipée de 30.000 panneaux, nos batteries. Cette étape permet de réaliser une vraie boucle vertueuse de la mobilité durable : alimenter en énergie renouvelable les véhicules électriques. Nous profitons de cette étape intermédiaire pour écouter Alejandro Lew nous donner un cours in situ sur le fonctionnement d’un parc solaire. Le CEO de 360 Energy a, de plus, mis tous ses contacts en marche pour arriver à obtenir l’ouverture en exclusivité du circuit automobile de San Juan, le fameux autodromo El Zonda.

Nos vœux sont incroyablement exaucés : nous allons pouvoir rouler sur une piste de course automobile au milieu d’une Quebrada (gorge) de la précordillère des Andes, dans un décor exceptionnel. Tous les pilotes sont impressionnés et même émus : les trois voitures ainsi que la moto se lancent sur la piste et entament une compétition. La moto démarre à fond, la Model S atteint les 210 km/h, et les Zoé suivent fièrement, à leur allure. Le souvenir d’Eduardo Copello, – grand pilote automobile argentin -, plane sur El Zonda. Egalement celui de Fangio qui s’en inspira pour réaliser le circuit de Balcarce. De son côté, le team du Bien-être a continué à suivre le parcours, en profitant d’une belle journée calme et ensoleillée. L’équipe a pris le temps de découvrir une gare abandonnée et d’apprécier les montagnes de la précordillère. Patricia a très bien vécu sa première journée à vélo, parcourant plus de 120 kilomètres.

Quand arrive 18 heures, nous réalisons que nous avons pris du retard sur le programme. Nous décidons alors de couper par une piste qui rejoint la Ruta 40 et qu’Alejandro Lew a déjà parcourue quelques mois auparavant. Malheureusement, la voie est devenue beaucoup moins praticable, et, la nuit est tombée : il n’y a ni lumière, ni réseau mobile. Au bout d’une petite heure, les équipages des trois voitures électriques s’aperçoivent que le reste du convoi n’a pas suivi. Ils attendent une soixantaine de minutes et décident de continuer jusqu’à San José de Jachal où ils n’arrivent qu’à 23 heures. Le silence est total… jusqu’au moment où nous débarquons sur la place centrale ! Et là, une sono annonçant l’arrivée d’un rallye international de grande envergure nous salue !!! Tout un groupe de passionnés nous attend, ainsi que la presse, et le responsable du tourisme, Gaston Carnino.

L’équipe des Athlètes du Bien-être a fait de son mieux pour occuper le public en lui faisant essayer les bicyclettes. Nous sommes tellement surpris par l’accueil, que nous en oublions la faim et nous mettons à répondre aux questions des personnes qui ont patiemment attendu toute la fin d’après-midi et la soirée pour découvrir nos véhicules. Le reste de l’expédition arrive enfin, après avoir été retardé par un problème survenu à un véhicule d’assistance. Vers minuit. En profitant du dîner offert par la mairie, nous convenons avec l’équipe municipale de rendre visite le lendemain aux étudiants et professeurs d’une école technique.

A suivre…

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