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Scooter électrique 125cc – Notre essai du Govecs S3.4 Rédigé par le 08 Sep 2013 à 00:00 0 commentaires

Dans le monde du deux-roues, les acteurs du scooter électrique sont encore peu nombreux. Proposée en France depuis fin 2011, la marque Govecs est allemande et propose une gamme complète du 50 au 125 cc. Chez Newteon, distributeur de la marque à Nice, nous avons pu tester le Go! S3.4, l’équivalent 125cc.

Govecs S3.4 – Rappel des caractéristiques

Sur le plan technique, le Govecs Go! S3.4 est animé par un moteur électrique déporté de 7 kW entrainant la roue arrière par courroie. Il est alimenté par une batterie lithium-polymère de 3 kWh logée au niveau du plancher.

Digital, le tableau de bord affiche la vitesse et la distance parcourue tandis que la capacité batterie restante est symbolisée par une jauge à 8 segments.

En termes de performances, le constructeur revendique 85 km/h de vitesse maximale et jusqu’à 60 km d’autonomie.

Fabriqué en pologne

Fondée en 2009 par Thomas Grübel, l’ancien créateur de la marque e-Max, la marque Govecs trouve son siège social à Munich, en Allemagne, tandis que les engins sont directement assemblés sur un site de production basé à Wrocla, en Pologne. En France, les scooters Govecs sont importés depuis fin 2011 par Adapt France.

La conduite

Au-delà du mode normal qui permet de tirer la pleine puissance du scooter, le Govecs S3.4 est doté d’un mode « eco » venant diminuer les accélérations et limiter légèrement la vitesse maximale (70-75 km/h au lieu de 85 km/h). Dans la réalité et surtout en usage urbaine, le mode « Eco » s’avère largement suffisant pour la plupart des situations.

Durant notre essai, nous avons particulièrement apprécié le silence de fonctionnement du moteur électrique associé à une accélération sans à coup à la fois douce et efficace. Grâce à ses 114 Nm de couple, le scooter s’insère facilement dans la circulation et permet des accélérations franches lorsque cela s’avère nécessaire.
En termes de confort, les grands y trouveront leur compte et il y a largement la place pour les jambes. En revanche, le tunnel central abritant les batteries au niveau du plancher peut s’avérer quelquefois gênant.

L’autonomie & la charge

Au total, nous avons parcouru une trentaine de kilomètres lors de notre essai avec un peu plus de la moitié d’énergie restante dans la batterie. A savoir que l’essai s’est principalement déroulé en usage urbain et en utilisant majoritairement le mode « Eco ».

Au final, l’autonomie constatée s’avère plutôt satisfaisante et laisse présager que les 50 à 60 km annoncés par le constructeur sont respectés.

Chargeur intégré

Discrètement intégré sous la selle, le chargeur 72 V / 12A du Govecs dispose d’un cordon de recharge 220V capable de se brancher sur n’importe quelle prise secteur.
Comptez 5 heures pour une recharge complète et 2 heures pour une recharge à 80 %.

Pour nos lecteurs Niçois, rappelons qu’il est possible de se recharger sur la quarantaine de stations Auto Bleue réparties sur le territoire moyennant 25 € (abonnement annuel, le temps de charge n’est pas facturé).

Les tarifs

Côté prix, le Govecs S3.4 se positionne sur le très haut de gamme avec un tarif annoncé à partir de 7.200 € TTC avec 4 ans de garantie batteries, soit le triple d’un scooter thermique équivalent. De là et même en argumentant un coût d’entretien et de recharge minime, il sera difficile de faire basculer l’utilisateur lambda vers le tout électrique.

Reste donc la cible des professionnels, d’autant que le scooter peut-être décliné dans une version utilitaire pour les livraisons (photo ci-contre). Malheureusement, là encore, les demandes ne semblent pas affluer dans un contexte économique difficile où le mot d’ordre est la réduction des coûts.

Certains ont néanmoins franchi le pas. C’est le cas de la Croix-Rouge Monégasque qui a récemment pris livraisons de deux modèles (voir actu précédente). A plus grande échelle, Govecs a également réussi une belle opération avec le loueur espagnol Cooltra qui s’est récemment engagé à acquérir 1.000 exemplaires du S3.4 (voir actu précédente).

De nouveaux modèles économiques à définir

Bien conscient de cette contrainte importante pour l’usager, Govecs travaille sur de nouveaux modèles économiques et notamment sur des offres de financements.
L’importateur français vient donc de lancer différentes formules selon le modèle choisi. Pour le modèle que nous avons essayé, le GO S3.4, comptez 166 € TTC/mois sur 48 mois intégrant 4 ans de garantie sur la batterie.

Manque de revendeurs

Un autre point noir pour Govecs concerne la faiblesse de son réseau de revendeurs : seulement une dizaine de concessions en France… pas de quoi assurer une bonne couverture nationale…

Il faut dire qu’il n’est pas aisé de convaincre les concessionnaires de s’équiper d’un véhicule de démonstration sur un marché encore balbutiant. De l’autre côté, les clients potentiels n’achèteront pas s’ils ne peuvent pas voir et essayer l’engin. Bref, c’est le serpent qui se mord la queue…

A propos des aides à l’achat

Les habitants de la Métropole Nice Côte d’Azur pourront néanmoins profiter d’une aide à l’acquisition de 250 €. D’autres villes en France pratiquent ce genre d’aides mais rappelons qu’il n’y a plus de dispositif d’aide à l’échelle nationale depuis déjà plusieurs années.

Pour conclure…

Sans bruit, sans vibration, sans odeurs mais pas sans saveurs, le scooter électrique à tous les atouts pratiques pour convaincre le grand public. Pourtant, les ventes peinent à décoller principalement faute d’un prix d’acquisition suffisamment attractif pour l’utilisateur… Ce n’est pourtant pas la seule raison. Le manque de gros acteurs impliqués sur le marché, le réseau de distribution quasi-inexistant et la mauvaise image du segment donnée par certains importateurs ne jouent pas en faveur du scooter électrique sans oublier le manque de soutien politique à la filière.

Certes, certaines collectivités, comme Nice Côte d’Azur, ont déjà pris les devants en proposant des aides à l’acquisition spécifiques mais les initiatives restent relativement éparses et manquent d’une coordination à l’échelle nationale. L’Etat a donc un rôle important à jouer s’il souhaite voir émerger la filière, car la mobilité « zéro émission » ne passe pas que par la voiture. A bon entendeur…

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