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One Planet Summit : Les actions pour le climat et leur financement Rédigé par Philippe Schwoerer le 14 Déc 2017 à 00:00 0 commentaires

Deux ans, jour pour jour, après la signature de l’accord de Paris, les acteurs économiques et financiers concernés ont présenté douze mesures pour la préservation du climat, déjà mises en œuvre ou en passe de l’être. C’est à Boulogne-Billancourt (92), que des chefs d’Etat (127 Etat représentés), des entreprises et des organisations internationales se sont rassemblés sur l’appel du président de la République française Emmanuel Macron, assisté des Nations unies et de la Banque mondiale. Pour rappel, ce rendez-vous de mardi 12 décembre 2017 avait été pris après l’annonce de Donald Trump sur le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris.

4 tables rondes

« Les conséquences du changement climatique touchent tout le monde : c’est donc à chaque acteur de la société de se mobiliser. Plus de 50 intervenants : ONG, entrepreneurs, investisseurs, membres de gouvernement, acteurs locaux, scientifiques se réuniront pour agir autour des 4 tables rondes de la matinée du One Planet Summit », annonçait le site officiel de l’événement. Objectif de cette matinée, « identifier, mettre en œuvre les solutions concrètes et mobiliser la finance publique et privée pour pouvoir les déployer largement – y compris dans les pays les plus vulnérables ». Les 4 tables rondes étaient ainsi intitulées : Changer l’échelle de la finance pour l’action climat ; Verdir la finance en faveur d’une économie durable ; Accélérer l’action locale et générale en faveur du climat ; Renforcer les politiques publiques pour la transition écologique et solidaire.

Agir ensemble

Alors que le président américain marche à reculons sur le climat, se bâtissant ainsi une responsabilité historique et politique qui lui collera désormais à la peau, Antonio Guterres, – ancien Premier ministre du Portugal et actuel secrétaire général des Nation unies -, Jim Yong Kim, – médecin américain d’origine coréenne, à la tête de la Banque mondiale depuis 2012 -, et Emmanuel Macron, – chef de l’Etat français -, ont souhaité rappeler l’importance de conserver la force collective face à cet enjeu majeur et global que constitue la lutte contre le changement climatique. Envoyant un signal particulièrement fort, Jim Yong Kim a annoncé qu’à partir de 2019, son établissement ne financera plus de projets autour de l’exploration, comme de la production, de gaz et de pétrole. Sauf exceptions possibles pour le gaz dans les pays les plus pauvres, lorsque les projets soumis s’inscriront dans le cadre des engagements de la COP21. Le poids de l’institution sur ces filières est actuellement d’environ 5%. En 2016, c’est une enveloppe de 1,6 milliards de dollars qu’elle a mobilisé ici. L’assureur Axa a emboîté le pas de la Banque mondiale en comptant exclure toutes les entreprises impliquées dans le charbon et les sables bitumineux.

Agir sur les transports

Aurait-il été pensable que les principaux organisateurs et acteurs du sommet One Planet Summit oublient ou passent sous silence le cas du secteur des transports pour maîtriser le changement climatique ? Non, bien sûr ! La décarbonation de tous les modes de transport, avec une échéance fixée à 2050, était à l’ordre du jour, mardi dernier. Selon les intervenants, ne pas agir efficacement sur ce secteur ruinerait tout simplement l’accord de Paris. Pourquoi ? Parce qu’en 2050, les émissions de CO2 pourraient plus que doubler ! Des mesures d’atténuation rapides et ambitieuses doivent donc être mises en place et développées sans délais !

PPMC

Dans le cadre de One Planet Summit, la vision, des transports décarbonés a été rappelée sous la forme d’une feuille de route à étape 2030 imaginée par le Processus de Paris sur la mobilité et le climat (PPMC). « La bataille de la décarbonation des transports est déjà en marche. De nombreux acteurs du transport (constructeurs, équipementiers, énergéticiens, fournisseurs de services) proposent des innovations viables (électrique, hydrogène). Des pays s’engagent pour mettre fin à ces émissions. Des villes se mobilisent pour des centres-villes dépollués en 2030 » : ainsi a été introduit ce programme auprès des participants. Il s’agit d’arriver à une coordination des efforts réalisés par tous les acteurs, privés comme publics, afin de réduire drastiquement les émissions de CO2. Ce faisant, la transformation du secteur des transports, – de passagers comme de marchandises -, porte d’autres bénéfices également importants, parmi lesquels des retombées positives sociales, économiques et pour la santé. Des solutions rentables existent déjà, qui ont été éprouvées parfois à grande échelle.

TDA

L’alliance pour la décarbonation des transports a été officiellement lancée à Bonn (Allemagne), au cours de la COP23, avec l’objectif de stimuler et d’accélérer l’action en faveur du climat, et d’encourager une plus grande implication des politiques à ce sujet. Une première réunion d’importance est programmée les 27 et 28 février 2018, organisée à Lisbonne par le gouvernement du Portugal. Il s’agira de discuter du programme de travail de la TDA et de son organisation, « en vue de contribuer à la mobilisation mondiale sur la question des transports et du changement climatique ». Aborder ce regroupement a été l’occasion pour divers acteurs d’effectuer quelques annonces. Ainsi, John Hickenlooper, gouverneur du Colorado, a souligné le partenariat de 8 Etats américains autour des véhicules électriques. Jean-Dominique Sénart et Carlos Ghosn, respectivement PDG de Michelin et de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, ont mis en avant « l’engagement de l’industrie à décarboner les transports et l’importance d’un travail collaboratif pour accroître la visibilité des investisseurs ».

Une liste qui s’allonge

Avant One Planet Summit, cette coalition de leaders sur les transports et le changement climatique qui accueillent des pays, des autorités locales et des entreprises, embarquait déjà les Pays-Bas, le Costa Rica, le Portugal et la France avec Michelin, Alstom et Itaipu Binacional. Elle a vu sa liste d’adhérents et sympathisants s’allonger nettement. Ainsi, avec la Suède, la Norvège, la Finlande, la Nouvelle-Zélande, la ville de Paris, l’Etat du Colorado, le C40 Cities Climate Leadership Group, la SNCF, Ernst & Young, Géodis et Renault-Nissan-Mitsubishi. Tous signifient ainsi leur engagement « dans une dynamique de décarbonation des transports et de mobilité à zéro émission, afin d’atteindre plus rapidement l’objectif global de neutralité carbone d’ici 2050 ». De futurs membres vont sans doute venir grossir les rangs des acteurs de ce programme. Fin février prochain, nous recevrons de nouveaux échos de ce groupe de travail.

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