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L’hiver approche : Faut-il changer les pneus de sa voiture électrique ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 21 Nov 2014 à 00:00 0 commentaires

Les pionniers de l’électro-mobilité ne se posent souvent plus cette question, tellement ils en connaissent le sens et les implications. D’ailleurs, avec des engins produits sur une dizaine d’années à cheval sur 2 siècles, de 1995 à 2005, et qu’on n’utilisait la plupart du temps pas au-dessus de 80 km/h, la monte d’origine suffisait largement. A condition d’avoir le bon réflexe pour inhiber la récupération d’énergie à la décélération, lorsque c’était possible. Mais aujourd’hui, avec la vague branchée actuelle, une nouvelle génération d’automobilistes en voitures électriques circule sur les routes que l’hiver s’apprête à blanchir. Et pour eux, la question de changer les pneus afin d’affronter la neige et le verglas peut se poser. Avant de procéder ainsi, ils doivent toutefois se poser les bonnes questions et trouver leurs propres réponses, celles qui dépendent de la situation personnelle de chacun.

Le froid engourdit les batteries

Si le montage de pneus afin de faire face aux conditions hivernales doit être abordé d’une façon spécifique au sujet d’une voiture électrique, c’est que cette opération aura un impact important sur l’autonomie. Déjà, avec des températures négatives à l’extérieur, les batteries de traction, qu’elles soient au lithium, au plomb, ou de technologie NiCd, s’engourdissent quelque peu. Seules celles qui doivent être maintenues en permanence à haute température, à l’instar des blocs installés sur les Bluecar de Bolloré ou d’autres employés par Venturi à la conversion d’utilitaires PSA, n’y sont que très peu sensibles. Pour les autres, le fait de recharger dans un local chauffé permettra de gommer plus ou moins efficacement les effets du froid sur les accumulateurs.

Des dizaines de kilomètres perdus avec des pneus hiver

Si on ajoute à ce problème, l’utilisation de divers consommateurs électriques, comme les phares, les essuie-glaces, et surtout le chauffage, l’autonomie peut facilement se réduire de 40% en hiver. Si elle est ainsi encore suffisante pour les déplacements de la journée, le sera-t-elle encore avec des pneus adaptés aux routes froides ? Or, les constructeurs équipent leurs voitures électriques avec certains modèles pour satisfaire à la fois aux exigences de la sécurité, du confort et du meilleur rayon d’action possible après recharge de la batterie. Avec des pneus hiver, le gain en adhérence se paie aussi en perte d’autonomie, et de façon non négligeable. Pour une voiture censée parcourir environ 200 kilomètres, selon le controversé cycle mixte NEDC, ce sont parfois plus de 30 km perdus à cause d’une gomme trop tendre.

Des voitures électriques efficaces sur la route

Au final, avec tout cela, sera-t-il encore possible d’atteindre ne serait-ce que 100 kilomètres avec une Nissan Leaf ou 80 avec une Peugeot iOn ? D’autant plus que cette dernière bénéficie d’un excellent comportement sur les routes enneigées, du fait de ses étroits pneus à l’avant, selon le même principe qui faisait de la Citroën 2 CV la reine de l’hiver. A l’opposé, la Tesla Model S embarque suffisamment de systèmes pour, qu’avec une conduite prudente, on sache se jouer des pièges de début et fin d’année. Car c’est bien davantage de cela qu’il s’agit : adapter son comportement au volant en fonction des conditions de circulation. Les pneumatiques « toutes saisons » d’aujourd’hui savent être un minimum efficaces sur la plupart des routes, pour peu qu’on y circule à la bonne vitesse.

Quel temps fait-il chez vous ?

Avant de monter des modèles hiver, il faut donc se poser un minimum de questions, dont la première est celle de l’utilité par rapport au lieu de résidence et aux trajets à effectuer. Dans les régions où le climat est suffisamment doux pour que la neige et le verglas ne fassent que de courtes apparitions, cet équipement n’est sans doute pas vraiment utile. A l’opposé, celles qui sont promptes à intervenir dans ces conditions permettent aussi de s’en passer, en particulier s’il s’agit de circuler uniquement, ou presque, en milieu urbain. En revanche, si la neige persiste chez vous au point de verglacer rapidement, l’usage d’un bon pneu hiver peut être indispensable, surtout avec des routes de bonne déclivité ou si vous craignez de l’exactitude de vos réflexes dans pareille situation.

La question de l’autonomie indispensable

Ce qui n’affranchit pas de se demander si, alors, l’autonomie sera suffisante pour les besoins quotidiens. Sont dispensés de répondre ceux qui roulent au volant d’une Model S, sauf s’ils doivent effectuer de longs parcours, et ceux qui disposent d’une voiture avec un prolongateur d’autonomie thermique et, a fortiori, un peu hors du cadre, ceux qui possèdent une hybride rechargeable.

Préserver son autonomie

Dans tous les cas, on peut chercher les moyens qui permettront de préserver quelque peu l’autonomie en hiver. Parmi les astuces déjà repérées par nombre d’électro-mobiliens : utiliser quand c’est possible sièges et volant chauffants plutôt que le chauffage, modifier son itinéraire pour des routes moins énergivores sans toutefois ajouter un risque pour la sécurité, recharger les batteries le plus possible à l’abri du froid, regrouper ses déplacements, etc. On évitera en revanche le surgonflage des pneus, efficace pour gagner quelques kilomètres, mais risqué pour la tenue de route.

Un plan B ?

Si l’équation s’avère trop difficile à résoudre, peut-être existe-t-il près de chez vous des solutions de transports en commun à privilégier les quelques jours de circulation difficile… à condition qu’ils ne soient pas eux-mêmes affectés par la neige ou le verglas. Le mot de la fin restera cependant toujours à la prudence.

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