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Hausse de la circulation et du CO2 en 2015 Rédigé par Philippe Schwoerer le 31 Août 2016 à 00:00 0 commentaires

Publiée jeudi dernier par le Commissariat général au développement durable, la note intitulée « Transport en 2015 : plus de voyageurs, moins de marchandises, un peu plus de GES » vient de mettre au jour une reprise à la hausse des émissions de CO2, parallèle à une plus grande augmentation de la circulation routière sur le sol français. Des signaux négatifs qui ne peuvent s’affranchir d’un autre lien direct : l’année 2015 a été marquée par un prix très bas du pétrole, le baril passant d’un maximum de 111,8 dollars US en juin 2014 à un minimum de 37,7 dollars en décembre 2015.

GES : +0,9%

Depuis 2004, néanmoins avec déjà une pause vers 2010, les émissions de gaz à effet de serre étaient à la baisse, de 0,7% ramenée à l’année. C’est dire si le constat fait tache, alors que Paris s’offrait en il y a quelques semaines encore en scène pour la ratification d’un accord engageant 195 pays à les réduire afin de contenir le réchauffement climatique à moins de 2°C d’ici 2100. « Les émissions de GES dues aux transports représentent un peu plus de 2 tonnes CO2 eq par habitant, alors que l’objectif fixé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte est de 2 tonnes CO2 eq par habitant pour l’ensemble des secteurs (les transports représentent un peu moins de 30% des émissions totales) », rappelle le document rédigé sous la direction de Sylvain Moreau, chef du service Observation et statistique de l’Insee.

Circulation routière : +2,2%

Hausse de 0,9% : quel rapport avec la circulation routière ? Pesant positivement sur les émissions de gaz à effet de serre, les constructeurs automobiles s’évertuent à suivre les normes de plus en plus sévères dictées par l’Europe. On devrait donc pouvoir en observer le bénéfice dans l’air que nous respirons. Eh bien non pour certains produits, puisque, en dépit d’une urgence à modifier les comportements, la circulation s’envole à la hausse, de 2,2% (dont 2,4% pour les VP), contre environ 0,9% à l’année depuis 2010. « Avec l’augmentation de la circulation, la consommation de carburant routier progresse de 1,3% au total, dont 2% pour le transport individuel de passagers », chiffre la note du Commissariat général au développement durable publiée jeudi dernier.

Reformer le cercle vertueux

Cet enchevêtrement de mauvais résultats rappelle qu’en matière de grands enjeux climatiques et environnementaux, le moindre effort réalisé au niveau de l’automobiliste a un impact de l’ordre de ces gouttes qui forment les grandes rivières. De simples paroles tout cela !? Alors visitons un autre fléau qui mobilise nombre de chercheurs depuis 1985 : le trou dans la couche d’ozone. Là aussi, près de 200 pays ont signé un accord : le protocole de Montréal. C’était en 1987, et le document fait date comme étant le premier traité environnemental international conclu. Une équipe de scientifiques américains a mené une étude sur le sujet, publiée dans la revue Science fin juin dernier, qui prévoit une guérison complète de la couche d’ozone avant 2050, le scénario étant favorablement engagé depuis la fin du siècle dernier. Ces 15 dernières années, grâce aux efforts réalisés, notamment en matière d’interdiction progressive de l’usage des gaz chlorés (CFC) et bromés (halons), le trou a reculé de plus de 4 millions de kilomètres carrés, soit près de la moitié de la superficie de l’Europe (10,18 millions de km2). Encourageant !

Encore un coup du baril

Le problème est vieux comme les réponses faites par l’Europe aux successifs étranglements pétroliers : dès qu’une politique d’économie d’énergie commence à porter ses fruits, notamment dans le domaine des transports routiers, le prix du baril amorce une descente qui la rend obsolète, devant un avantage financier encore plus grand au niveau des ménages. Fin 2015, le bidon était à un minimum de 37,7 dollars, contre 111,8 dollars au maximum 6 mois plus tôt ! Résultat : les sorties familiales reprennent, les transports en commun et les autres modes de déplacements doux se font distancer par les voitures particulières. Pour alimenter la réflexion, en plus de ceux déjà cités plus haut, quelques chiffres importants sont à relever dans la note intitulée « Transport en 2015 : plus de voyageurs, moins de marchandises, un peu plus de GES ». L’accroissement du transport en véhicules particuliers (+2,4%) dans l’Hexagone emporte celui des déplacements intérieurs de voyageurs (+2,1%, contre 0,8% depuis 2010). Le transport routier représente 87% du transport terrestre intérieur. En 2015, la circulation routière s’illustrait par une part de 70% de voitures particulières françaises, alors que celle des véhicules lourds continuait de baisser.

Sobriété et choix pour des véhicules électrifiés

Depuis des années, l’Avem milite pour l’usage des véhicules électrifiés qui permet de réduire aussi bien la présence des particules, des polluants et des gaz à effet de serre dans l’air. L’année 2015, en dépit de ces mauvais chiffres autour du CO2 communiqués par le Commissariat général au développement durable, s’était achevée avec une courbe encourageante en matière de nouvelles immatriculations mensuelles de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Mi-2016, ces marchés semblent indiquer une désaffection des automobilistes pour ces technologies plus vertueuses, alors que les réseaux en bornes de ravitaillement ont réduit les déserts électromobiles. Sauf à considérer que les observations des deux derniers mois traduisent plutôt une attente légèrement invalidante du grand public pour des VE avec une meilleure autonomie, comme le promettent, et le proposent parfois tout juste déjà, quelques constructeurs automobiles. Quoi qu’il en soit, le transport des particuliers est un ensemble qui pèse lourdement sur les émissions des gaz à effet de serre. C’est donc aussi grâce à lui que les progrès pourraient se réaliser le plus rapidement. Ce qui passe par une certaine sobriété à la pompe, des changements d’habitudes maintes fois énoncés en particulier par l’adoption de modes de déplacements doux pour l’environnement, et le choix pour des voitures plus vertueuses à l’usage, dont les modèles électriques de plus en plus répandus sur nos routes et dans les rues. Ce n’est pas un hasard si les manifestations qui leur sont dédiées explosent les compteurs en 2016 !

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