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« EDF veut être précurseur dans la mobilité électrique » – Entretien avec Michel Couture Rédigé par le 22 Fév 2013 à 00:00 0 commentaires

Partenaire Premium des 2èmes Assises Nationales des Infrastructures de Charge organisées par l’AVEM à Nice les 14 & 15 février derniers, EDF se positionne comme « précurseur dans la mobilité électrique » avec une offre de services grandissante.

Entretien avec Michel Couture, Directeur de la Direction Mobilité Electrique du Groupe EDF, qui revient avec nous sur le rôle et l’offre du groupe en matière d’électromobilité.

La mobilité électrique représente un enjeu important pour EDF ?

C’est un enjeu essentiel, parce que c’est un sujet d’innovation pour nous, et comme vous le savez, l’entreprise EDF est très attachée à tout ce qui est innovant, et puis ce sera à l’évidence un sujet tout à fait au coeur des systèmes électriques de demain.

Cette voiture mobile avec une batterie à l’intérieur et ce véhicule communicant, c’est tout à fait le premier exemple de ce que seront les systèmes intelligents demain, avec des échanges de données, avec des stockages possibles, avec des lissages de charge, avec du courant qui peut revenir sur le réseau ou dans l’habitation, etc. Donc, c’est innovant à tellement de titres pour nous que c’est un sujet essentiel.

Quel est le positionnement précis d’EDF par rapport à ERDF qui intervient également dans le domaine de la mobilité électrique ?

La séparation entre les deux activités est très claire. La problématique d’ERDF est de travailler sur l’optimisation des réseaux, donc de faire en sorte que les réseaux soient le plus performant possible et que les investissements soient optimisés, c’est-à-dire qu’il n’y ait pas de dépenses inutiles. Donc, ils sont extrêmement attachés à ce qu’il y ait un pilotage extrêmement précis de cette charge pour que les réseaux soient le moins stressé, le moins impacté possible par ces véhicules électriques, comme d’ailleurs par tout usage de l’électricité.

Pour nous, c’est tout à fait différent puisque nous sommes sur l’aval. EDF à travers ses deux filiales Sodetrel et E-Lease offre, je crois aujourd’hui, la palette la plus large de la mobilité électrique, c’est-à-dire que nous nous occupons à la fois de mise en place d’infrastructures de charge, d’exploitation des infrastructures, et également de la mobilité qui concerne ces infrastructures, c’est-à-dire autopartage le cas échéant, et également location, mais location à deux titres. Je pense que nous sommes les seuls loueurs en France à louer des batteries pour véhicules lourds (bus et camions électrique ndlr), ce sont des systèmes très performants, très sophistiqués. Il est vrai que les clients attendent l’expérience d’un électricien pour ce genre d’objets très techniques. Nous louons également des véhicules électriques. Nous sommes sur cette offre-là depuis cette année.

Pour une durée moyenne d’un à 23 mois ?

Tout à fait et pour plusieurs raisons. A la fois pour un problème concurrentiel, c’est-à-dire que l’on ne souhaite pas faire de l’ombre aux loueurs professionnels existants aujourd’hui qui se trouvent sur deux créneaux, très distincts, à la fois la location courte durée : Europcar, Avis, Hertz, etc., tous ceux qu’on connaît bien et qui louent des véhicules pour quelques journées. Et également ne pas faire d’ombre aux loueurs longue durée qui eux sont à l’inverse sur des locations supérieures à deux, voire trois ans. Donc, nous sommes sur un créneau qui aujourd’hui est un peu ignoré des loueurs professionnels.

L’objet d’EDF ou de sa filiale e-Lease n’est pas de devenir un énième loueur de véhicules mais d’être précurseur dans la mobilité électrique, au moins être déclencheur d’un mouvement. Or, nous pensons qu’encore beaucoup de clients hésitent à acheter un véhicule électrique, parce qu’ils ne savent pas très bien si ce nouvel objet va leur convenir au pas. Donc, ils veulent tester ce véhicule et nous sommes convaincus, preuves à l’appui, qu’y goûter, c’est l’adopter. Donc, après l’avoir essayé quelques mois ou un an, ils passeront à l’acte d’achat ; c’est en fait ce que nous visons, c’est-à-dire comment améliorer le développement de ce véhicule.

Le coût de l’investissement est aussi un frein, vous permettez de lisser ?

Exactement, actuellement, le coût de l’investissement est un frein. Un véhicule électrique peut être utilisé encore beaucoup plus qu’un véhicule thermique.

Un véhicule thermique est utilisé à peu près 400 heures par an, c’est un gâchis économique. C’est relativement peu cher à l’achat, mais très coûteux à l’usage. En fait, on n’utilise pas beaucoup les véhicules thermiques pour cette raison-là.

C’est l’inverse pour le véhicule électrique, il est plutôt aujourd’hui encore un peu plus coûteux à l’achat – encore que ça diminue beaucoup – en revanche, à l’usage il est beaucoup moins cher. Si bien que plus on utilise un véhicule électrique, plus on fait d’économie en quelque sorte.

La location comme l’autopartage ou d’autres systèmes permet d’amortir et d’utiliser au mieux l’investissement. Donc, nous prenons en charge l’investissement, sur une période d’un an ou deux, ou de quelques mois, nous relouons le véhicule à plusieurs reprises, si bien que cela permet d’avoir un coût d’usage et un coût d’utilisation pour le client qui est plus bas, et cela nous permet d’amortir le véhicule avec des usages multiples.

Quel type de véhicule allez-vous proposer ? Des voitures françaises ?

Des voitures françaises, des voitures qui sont fabriquées en France aujourd’hui, puisque nous allons louer la Zoé dès qu’elle sera disponible. Nous proposons également des iOn et C-Zero, véhicules distribués par le groupe PSA et également des Nissan Leaf. Ce sont les véhicules qui sont à notre catalogue actuellement.

Après leur location, ces véhicules vont se retrouver sur le marché de l’occasion, un marché auquel vous croyez ?

Tout à fait, absolument. Là également, à partir du moment où l’on pense que le prix d’achat, à tort ou à raison, est encore un peu élevé, justement nous pensons que le marché de l’occasion, qui apportera des véhicules à des prix beaucoup plus bas, sera là aussi un élément pour faire goûter à des clients qui ne souhaiteraient pas acheter un véhicule neuf, parce que c’est encore un peu cher, le véhicule électrique d’occasion.

Nous sommes convaincus que ces véhicules d’occasion, qui vont se retrouver sur ce marché, seront des pépites pour des clients qui souhaiteront eux découvrir le véhicule électrique.

Au cours de ces Assises, vous étiez le témoin de la session consacrée à « Comment bâtir un écosystème ensemble ». Vous sentez que les choses progressent ?

Complètement. J’ai d’ailleurs fait cette réflexion, les échanges qui viennent d’avoir lieu par rapport à ceux qui ont lieu l’an dernier sont totalement différents.

Parler d’écosystème l’an dernier n’aurait eu aucun sens, car on ne parlait pas de système mais de produits qui émergeaient, de bornes qui se faisaient ici et là. Aujourd’hui, on raisonne complètement en système.

Il y a eu notamment un exposé sur le projet « Nice Grid » développé par le représentant d’ERDF qui était absolument époustouflant. C’est-à-dire comment avec des systèmes de recharges sophistiqués, avec des systèmes de stockage apportés par les batteries des véhicules, on pouvait optimiser la gestion globale de l’énergie sur un site, et lorsque c’est multiplié sur une ville complète, c’est tout à fait extraordinaire. Donc, là on parle vraiment d’écosystème et c’est une révolution en un an.

Pour la seconde fois, EDF est le partenaire Premium de ces Assises, vous êtes satisfait de cette participation ?

Pour moi, c’est un grand succès. Le fait que des industriels qui sont tous concernés par le sujet, et qui s’interrogent encore aujourd’hui, puissent se retrouver, parler de leurs problèmes, voir comment les choses avancent et noter les convictions de plus en plus fortes.

Nous pensons que c’est absolument fondamental pour un véritable décollage de la mobilité électrique qui, de mon point de vue, va se faire en 2013. L’an dernier, je pouvais dire qu’il était inéluctable, là je pense que c’est pour cette année.

Vous regrettez tout de même le manque de participation de décideurs politiques, certains ont évoqué que c’était souvent indispensable à l’impulsion d’un projet ?

Il est évident que l’impulsion politique est fondamentale sur ce sujet aussi important, aussi nouveau, il faut que les industriels s’impliquent, aient la foi. Il faut aussi que les décideurs politiques prennent leurs responsabilités.

Lorsque les responsables politiques de plus haut niveau sont dans la salle, le symbole est encore plus important, mais ce n’est pas essentiel. Pour moi, il est plus important que les gens concernés par la mobilité électrique au premier chef, c’est-à-dire les industriels et également les décideurs locaux soient présents.

Certes, on peut toujours rêver mieux et avoir des décideurs nationaux, mais M. Hirztman représentant de l’Etat était dans la salle et il est très actif. Nous avons tous reconnu que sur la partie publique les décisions se passeraient en région la plupart du temps, or il y avait de nombreux représentants des régions. L’essentiel est peut-être là ! Donc, si la mobilité électrique doit se dérouler en région, et si les représentants des régions étaient présents, c’est sans doute la meilleure chose. Finalement, mieux vaut cela que l’inverse !

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